Une traversée du cinéma documentaire des frères Lumière à Guy Debord. En puisant dans les images qui composent ces trois quarts de siècle, Jean-Louis Comolli a fait le choix de films qui l’ont traversé depuis cinquante ans, répondant ainsi à la commande : découvrir « son » histoire du cinéma et particulièrement du cinéma documentaire. Savante partition visuelle orchestrée par une voix-off (la sienne) égrenant les thèmes qui lui sont chers - la place du spectateur, la fiction dans le documentaire, l’impact de l’évolution technique sur l’artistique... -, le film tisse entre les extraits d’imprévisibles fils.
AUX CONFINS DE LʼEUROPE AVEC VOLKER KOEPP
Depuis 40 ans, Volker Koepp filme les habitants d'un territoire entre la Baltique et la mer Noire. Une antique et mythique Sarmatie, zone tampon entre l'Est et l'Ouest du continent européen, qui
a vu ses frontières bouger au gré des soubresauts de l'histoire du XXe siècle. En quatre films, le cinéaste allemand nous invite au voyage dans un temps bousculé, dans un espace mouvant où les
hommes et les femmes tiennent debout.
Caméra à l’épaule, Ross McElwee filme depuis plus de 35 ans sa vie et celle de ses proches en prise avec l’Amérique d’aujourd’hui. Backyard inaugure cette série de films autobiographiques qui, jusqu’à son dernier, Photographic Memory, utilisent le même procédé : tricoter les mailles d’un récit en juxtaposant aux archives personnelles compilées au fil des ans la justesse d’un commentaire subjectif, empreint d’autodérision et d’une saine acuité politique, porté par la voix du cinéaste. Les films de Ross McElwee sont comme les pièces du puzzle d’un roman familial enchâssé dans l’Histoire contemporaine, un feuilleton documentaire dont chaque épisode appelle expressément la suite.
Cendres de Mélanie Pavy et Idrissa Guiro
France / 2013 /74 minutes
En vidant l’appartement parisien de Kyoko qui vient de mourir, sa fille Akiko découvre deux carnets laissés à son intention. Son journal intime, tenu depuis 1964. Chargée de cet étrange héritage, la jeune femme se lance dans un étonnant périple. Elle rapporte l’urne de sa mère au Japon, dans sa famille maternelle, et découvre un territoire intime auquel elle appartient sans le savoir. Le film voyage entre deux générations de femmes, de la France de la Nouvelle Vague au Japon d’après la bombe, d’après le tsunami. En cherchant le lieu où disperser les cendres de sa mère, Akiko remonte le fil du temps et cherche sa place. Akiko, héroïne de ce documentaire, fait ici écho à sa mère l’actrice, à sa mère l’icône féminine des années soixante. C’est ce dialogue par-delà la mort, que le film porte comme il porte le passé de Kyoko et le destin d’Akiko.
Pour se faire accepter des tribus, se rapprocher de Joe Leahy et comprendre l’organisation sociale de la région, Robin Anderson et Bob Connolly ont séjourné plusieurs années avec leur enfant dans les Highlands et ont appris le pigdin, la langue papoue. Afin d’être totalement autonomes et se passer de toute équipe technique, ils ont appris les outils du cinéma direct : caméra 16 mm pour Bob Connolly et prise de son synchrone pour Robin Anderson.
La Trilogie papoue été élaborée sur 10 ans et a connu un succès rare. Chacun des trois films remporte le Grand Prix du festival Cinéma du Réel à Paris, fait unique dans l’histoire du festival.